Traversée du canal de Beagle, direction le bout du monde

03 décembre – 04 décembre 2015

Arrivés à Punta Arenas, nous nous rendons, comme d’habitude, à l’office de tourisme pour glaner le maximum d’informations sur ce qu’il y a à faire aux alentours. Le monsieur de l’accueil nous dit, parmi 1000 autres informations, qu’un ferry part une fois par semaine pour Puerto Williams. Pour où ? Puerto William, petite ville située sur l’île Navarino, tout au sud. Plus au sud qu’Ushuaia ? Ca existe ? Et bien oui. C’est sur le territoire chilien. On peut y accéder soit en bateau, soit en avion. La traversée en ferry dure 30 heures et coûte (aïe) 145 dollars US.

 

Il navigue sur le canal de Beagle, le canal où se relient l’océan Atlantique et l’océan Pacifique en passant à travers des fjords et plusieurs glaciers. Il peut s’agir d’une expérience assez originale et on voulait naviguer sur ce canal, alors on se dit « pourquoi pas ». Le ferry, destiné avant tout pour le transport de marchandises, ne contient qu’une quarantaine de sièges. On décide donc de booker au plus vite.

Le ferry s’appelle le « Yaghan » en référence aux indiens qui occupaient ces territoires de la terre de feu bien avant l’arrivée des hommes blancs. Départ en fin d’après-midi. On prend possession des lieux : un lit semi-cama, comme dans les bus ; repas à bord (très bon !) et surtout, le pont sur lequel on peut admirer le paysage.

Il y a toujours quelque chose à voir pendant cette traversée. On est émerveillé par les montagnes, parfois recouvertes de neige, qui nous entourent. Le lever de soleil, au milieu du canal est un moment à part.

Tout comme le glacier que l’on croise en route. Des dauphins viennent même nous saluer alors qu’on est en train de le photographier. Complètement irréel.

On s’imagine être un bateau d’expédition, comme au 17^ème siècle au milieu de terres immenses et inhabitées. On dépassera Ushuaia en fin d’après-midi, avant d’admirer le coucher de soleil sur Puerto Williams, notre ultime étape. Des passagers débarquent, on en profite donc pour dormir sur le bateau, à quai, en première classe.

On restera deux jours à Puerto Williams, village le plus austral du monde plein de charme. On est un peu nostalgique. On a commencé tout en haut de l’Amérique du Sud, en Equateur, et voilà qu’on est arrivé au bout du continent. On en a rêvé, on y est ! Au bout du monde …

On passera la journée à chercher un moyen de retour, sur le port. L’occasion de voir plein de bateaux partir pour l’Antarctique. Ca a toujours été une destination imaginaire pour nous, impossible à atteindre et où seuls les plus fortunés ou les scientifiques barbus y vont. Et là on rencontre une fille française, adorable, qui nous explique qu’elle est sur un bateau avec son copain et organise des croisières pour gens fortunés. Son quotidien ? Lions de mers, manchots, pingouins, baleines, glaciers et fjords… Il faut compter 4 jours de traversée pour aller sur le continent. 4 jours pour y revenir. Et 20 000 € par personne… On rencontre d’autres français, beaucoup moins aimables, qui y vont par eux-mêmes. On se prend encore à rêver et à se dire que peut-être un jour on ira toucher ce continent, qui lui, pour le coup, est le VRAI bout du monde !