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Trek de Laugavegur : aventure en terres inconnues

Nous revoilà sur la piste ! Ou plutôt devrais-je dire pour une nouvelle saison. On n’a pas chômé depuis notre tour du monde de 2015-2016, mais disons qu’on est rentré en France, on s’est reposé, on a refait un peu les caisses, on est revenu dans la routine. On y retourne vite. Mais on a qu’une envie repartir. Et pourquoi pas pour aller voir des paysages qu’on ne connait pas. Ni les déserts d’Amérique du sud, ni les rizières d’Asie. Quelque chose de vraiment différent : l’Islande. Et parce qu’on est des amoureux de la nature, pourquoi ne pas se lancer à pieds et découvrir une partie de cet endroit sans pollution quelle qu’elle soit.

Ça tombe bien, le trek du Laugavegur, connu pour être l’un des plus beaux au monde, répond parfaitement à notre envie !

Sans plus attendre, voici le récit de cette aventure lunaire.

Départ le dimanche 23 juin de Reykjavik à 07h00 pour prendre le bus qui va nous emmener au début de l’étape 1. Ça fait 1 jour et demi qu’on a débarqué en Islande. Depuis le temps qu’on en parle Lucie et moi de ce trek. Avec de l’envie et beaucoup d’appréhension.

Il s’agit de notre premier trek en autonomie. On a déjà fait des randos sur plusieurs jours mais soit on portait notre matériel de camping, soit on était en gîte. Là, il fallait se trimballer sur le dos la tente, la bouteille de gaz, le réchaud, la nourriture pour 6 jours. Soit 13 kilos pour Lucie et 15 pour moi, eau comprise.

On récapitule : plus de 10kgs sur le dos à porter pendant 6h de marche / jour en moyenne sur 6 jours. Est-ce qu’on va y arriver ?!

Jour 1 : de  Skógar à Baldvinsskáli – 12 kms | 780 D+

Après 3h30 de route, nous arrivons à 11h00 à notre point de départ : la cascade Skogafoss. On est tellement impatient de commencer qu’on l’a remarque à peine. Objectif de la journée : 12 kms et 800m de dénivelé positif. Autant le dire : ça va monter aujourd’hui. On suit un cours d’eau qui nous emmène de cascades en cascades, sous un grand soleil. La vallée est vêtue de sa plus belle robe verte.

On grimpe, on grimpe. Et plus on monte, plus le paysage change. On traverse un pont. L’herbe verte a fait place à des roches grises. Les fleures ont disparus et le ciel se couvre. On commence à fatiguer jusqu’à voir au loin le refuge à côté duquel on doit camper. Arrivé là-bas, je me dis « mais on est où là ? ». Y’a 3 heures il faisait un soleil de plomb, l’eau ruisselait et on entendais les oiseaux siffler. Et là, on se retrouve dans la brume, avec un vent de force 14, des pierres et de la neige tout autour de nous.

Et c’est sûrement ça la magie islandaise, et particulièrement de ce trek : la capacité à changer plusieurs fois de paysages et d’ambiance dans la même journée.

On plante donc la tente pour la première fois en Islande . Je comprend vite que les pierres disposées en rond sont là pour ne pas que la tente s’envole. On mange notre repas chaud, et au lit.

Jour 2 : de Baldvinsskáli à Þórsmörk (Skagfjörðsskáli) – 17 kms | 270 D+ | 800 D-

Le réveil sonne à 8h00. La nuit a été bonne. La tente a tenu. Lucie et moi petit-dejeunons dans le refuge. On plie la tente et rangeons les affaires. Au moment de partir pour la seconde étape, le blizzard se lève. Est-ce qu’on y va ? On y va pas ? On attend ? On se situe entre le fameux volcan l’Eyjafjallajökull et le glacier Mýrdalsjökull à 1000m d’altitude. J’avais lu que le mauvais temps sur cette partie du trek était très habituel : décision est prise de partir. Et on a bien fait. Sitôt 1 ou 2 kilomètres fait, on se retrouve en dehors de la brume, au milieu de rien. Des névés à perte de vue. On marche désormais sur la neige. Puis sur des coulées de lave séchées – la fameuse éruption de 2010 qui a bloqué tout l’espace aérien.

On doit revenir à 200m d’altitude à la fin de la journée, donc ça va descendre. Et on croit pas si bien dire. Arrivés dans la vallée de Þórsmörk, on doit faire face à quelques précipices. Alors oui, il y a des cordes pour s’accrocher mais bon. Ça ne rassure pas du tout Lucie qui commence à paniquer. Ne pas regarder en bas. Avancer pas à pas. C’est quand même assez dangereux malgré tout car à un certain passage, il y a du vide de chaque côté et il faut se mettre à ramper pour pas tomber.

Heureusement les paysages pour nous rappeler à quel point l’entreprise de ce trek vaut le coup.

Le refuge de Þórsmörk n’a rien à voir avec son précédesseur : des tables, des grands emplacements sur l’herbe fraîche, un soleil radieux.

Jour 3 : De Þórsmörk (Skagfjörðsskáli) à Emstrur (Botnar) – 15 kms | 500 D+ | 200 D-

Troisième journée, le moral est toujours là. On entame nos premiers guets : des passages de rivière. Heureusement, le courant n’est pas trop fort. Mais cela implique à chaque fois d’enlever les chaussures de rando, les chaussettes, traverser la rivière, se sécher les pieds et remettre les chaussures. Il ne fait pas chaud et on arrive tout content au refuge.

Pour la météo, on est en Islande, on ne va pas faire les difficiles. On arrive à éviter la pluie, c’est déjà très bien.

Jour 4 : D’Emstrur (Botnar) à Álftavatn – 16 kms | 70 D+ | 40 D-

Les jambes commencent à être lourdes et la fatigue à se faire ressentir. Celà dit, on a pris nos petites habitudes et notre routine : marche, passage de gués, pause sandwich, marche. De longues heures où on discute tout en contemplant la beauté du paysage. Et en se moquant des rares groupes de chinois qu’on rencontre, qui ralent pour traverser les rivières. Arrivée au refuge d’Álftavatn, situé à côté d’un lac.

Beaucoup de vent, difficile de savoir où planter la tente sans s’emporter. FInalement, on ira se coller à côté du batiment. Il ne fait pas très beau et il y a beaucoup de brume. C’est ça aussi l’Islande : des paysages brutes où se sent complètement isolé

Jour 5 | D’Álftavatn à Hrafntinnusker – 12 kms | 490 D+ | 70 D-

Qui a dit qu’on était fatigé ? C’est à l’avant dernier jour qu’on nous met du dénivelé : une pente raide et infinie, dans le sable. Aller courage, ça va le faire. On puise dans nos réserve mais cela vaut le coup, tant les paysages sont variés. Après les plaines désertiques, on entre en terre volcanique, avec des fumerolles un peu partout.

Jour 6 : D’Hrafntinnusker à Landmannalaugar – 10 kms | 150 D+ | 500 D-

C’est le dernier jour. Et surement le plus beau. Après être parti dans la brume la plus totale, à laquelle on ne voyait pas à 10m (merci le GPS), nous arrivons dans la région de Landmannalaugar, où les pasages sont à couper le souffle. Les couleurs sont pétillantes et détonnent avec les névés de neige toujours présents. C’est une succession de colines jaunes, oranges, rouges, iréelles. La randonnée se termine, nous sommes épuisés mais ravis. Fiers d’avoir accompli 6 jours en totale autonomie. Une aventure qui restera gravée et qu’on conseille à tout le monde – en bonne condition physique- de faire.

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